Dante et la genèse d’une Légende Vidéoludique

Surpuissant, impertinent et profondément attachant, Dante est un personnage au charisme unique. Célèbre de par son long manteau rouge, symbole de sa détermination et de sa vie ensanglantée, et ses deux pistolet emblématiques, Ebony et Ivory, qu’il a lui-même fabriqués, il s’est donné comme mission de chasser les démons qui s’incrustent dans le monde des humains.
Il porte aussi constamment sur lui l’une des deux amulettes que sa mère lui avait léguées et qu’il chérit plus que tout, car il s’agit là du seul cadeau de cette dernière. L’autre ? Entre les mains de Vergil, son jumeau, preuve que leur fraternité ne fut jamais qu’une cicatrice.

Let’s Rock !

Dante -Devil May Cry-

La claymore Rebellion n’est pas sa seule arme, il en possède bien d’autres qu’il a amassé au fil de ses périples. Confiant et ayant pleinement conscience de l’immense potentiel qui sommeille en lui, il ne craint pratiquement aucun adversaire. Certains disent qu’il a dépassé son père… mais lui préfère botter des derrières en sifflant un air de Rock.

Les origines d’un héros unique

Il y a fort longtemps, Mundus, un archi-démon assoiffé de pouvoir, avait pour ambition de dominer le monde des hommes et de l’ensevelir dans les ténèbres. Il œuvra avec son armée démoniaque pour ouvrir un passage entre le monde démonique, royaume de la désolation, et la Terre, fragile refuge de l’humanité.
Le destin de l’espèce humaine semblait être scellé, car face à l’armée de Mundus, l’espoir serait une chimère.
C’est à ce moment précis qu’un démon à l’esprit chevaleresque se dressa contre les siens pour sauver l’espèce humaine de l’extinction.
Surnommé le chevalier noir, “Sparda” était incontestablement l’un des plus puissants démons du monde inférieur. Son titre n’était nullement usurpé, car il pouvait rivaliser avec le seigneur des démons lui-même.
Grâce à son épée légendaire “Rebellion” et à deux mystérieuses amulettes, il scella la porte démoniaque, condamnant ainsi l’accès au monde des humain.
Mais cet acte louable eut un prix. Étant lui-même un démon, ses pouvoirs furent scellés aussi de l’autre côté de la porte. Tournant ainsi définitivement le dos à ses origines et devenant le pire des traitres pour ses semblables. Sparda se lia d’amour avec Eva, une simple humaine, et du fruit de leur union naquirent deux jumeaux, Dante et Vergil.

Prenant l’apparence d’un noble seigneur, il renia sa nature démoniaque, comme si l’humanité avait enfin vaincu en lui les ténèbres. Désormais, il avait une raison de vivre, une famille et un foyer à chérir, mais le bonheur ne pouvait perdurer.
Dans l’ombre, à l’affût des regards, les démons n’avaient aucunement abandonné l’idée d’envahir le monde des hommes. Lors de péripéties encore aujourd’hui voilées de mystères, Sparda périt. Et comme si l’amour ne pouvait le séparer de sa bien-aimée, elle mourut aussi en voulant protéger leurs enfants. Cet acte scella à jamais une fracture entre les jumeaux.
Vergil, rongé par la soif de puissance, plongea dans les Abysses pour détrôner Mundus, l’architecte de leur tragédie.
Dante, héritier de l‘épée de son père, embrassa sa mission, celle de traquer les démons égarés sur Terre, désormais libres depuis la fracture du portail scellé.

L’agence Devil May Cry

On ne peut pas parler de Dante sans évoquer ses coéquipières, Trish et Lady.
Lady fut la première à rencontrer notre héros, lors des événements du 3ᵉ opus qui se déroulent avant les péripéties du premier DMC sorti en 2001 – oui, l’ordre chronologique des différents épisodes est une véritable plaie, enfin bon ! –
Cette jeune fille trimbalant avec elle un énorme bazooka est aussi victime de la malfaisance des démons, de son père Arkham en l’occurrence, un humain qui voulait devenir un démon et s’approprier les pouvoirs de Sparda. Et pour cela, il alla même jusqu’à tuer sa femme.
Lady voulut se venger en le tuant et en exterminant tous les démons, mais elle fut leurrée par ce dernier, qui lui fit croire que le véritable ennemi était Vergil et non lui.
La vérité finira par éclater, elle aura sa vengeance dans une scène déchirante. On vous invite à découvrir ceci en jouant à l’excellentissime Devil May Cry 3.

L’histoire de Trish, quant à elle, est assez bizarre, elle est en fait un démon créé par Mundus pour tromper Dante, l’affaiblir, puis l’assassiner. Car elle fut créée à l’image d’Eva, sa mère, celle qu’il chérissait tant.
D’ordinaire désinvolte et complétement loufoque, notre serial killer de démons se trouve littéralement désarmé face au portrait de sa défunte mère, même en sachant pertinemment qu’il ne s’agit là que d’un sosie.
Fort heureusement, Trish se rebella contre Mundus et se rallia à Dante pour combattre les démons.
Avec Trish comme associée par intermittence et Lady comme contact freelance, Dante fonde Devil May Cry , un business aussi désorganisé qu’efficace. Leur mot d’ordre ? “On sauve le monde, mais seulement si la paye est bonne. “

Dante et Vergil : une rivalité fraternelle

Notre chasseur de démons préféré a un caractère difficile à cerner. D’ordinaire calme, réservé et réfléchi, il se transforme en “ShowMan” survolté dès qu’il se met au travail, c’est-à-dire lorsqu’il se donne à cœur joie pour massacrer les hordes de démons. Jonglant entre vanteries et pirouettes meurtrières. Pourtant, sous cette façade de “gros dur”, bat un cœur d’altruiste, un paradoxe qui le rend à la fois inimitable et attachant.
Mais pour comprendre Dante, il faut regarder du côté de Vergil, son jumeau, l’anti-héros masqué. Là où Dante embrasse son humanité, Vergil, hanté par l’héritage de Sparda, croit en la suprématie démoniaque, d’où sa citation iconique « I Need more Power ! ».
Leur rivalité n’est pas qu’un clash d’égos, c’est un duel philosophique. Vergil cherche à dominer le pouvoir qui a détruit leur famille, Dante, quant à lui aspire à le contenir.

Dans les jeux, cette tension se vit à travers des combats épiques (DMC3 reste un chef-d’œuvre du genre). Dans l’anime de 2006, hélas, Vergil est absent – une erreur fatale pour une adaptation qui oublie l’âme même de la saga, ce lien fraternel fait de haine, de respect, et d’amour étouffé.
Quoi qu’il en soit, entre ces deux-là réside une rivalité fraternelle qu’eux-mêmes n’arrivent pas à expliquer ; cette envie insatiable de castagne surgit dès que leurs regards se croisent.

Netflix et l’avenir de la licence

En avril 2025, Netflix a dévoilé Devil May Cry: The Animated Series, une production audacieuse sous la direction d’Adi Shankar et animée par le studio coréen Studio Mir “The Legend of Korra”. Plongeant aux origines du légendaire chasseur de démons, la série explore un Dante adolescent, encore rongé par les fantômes de son passé, avant qu’il ne devienne l’icône désinvolte de la saga.
Stylé comme un rockstar des années 2000, il enchaîne les missions dans un univers visuel néon-noir et des combats chorégraphiés comme des ballets sanglants. La bande-son, punchy à souhait, propulse l’action avec le tube culte “Rollin’” de Limp Bizkit en générique – un hommage aussi inattendu que génial à l’ADN rebelle de la licence.

Avec 8 épisodes électrisants, cette première saison a conquis critiques et fans, saluée pour son équilibre entre respect des sources et modernité. Preuve de son succès : une saison 2 est déjà en production, promettant plus de démons, de secrets familiaux… et de répliques cinglantes.
Entre néons fracassés et solos de guitare électrique, cette renaissance animée prouve une chose, même 25 ans après son premier “Jackpot!”, Dante n’a pas fini de faire danser les démons… ni nos nerfs.