Qui façonne la légende, l’homme ou son épée ?
Depuis l’aube des civilisations, l’épée incarne bien plus qu’un simple outil de guerre, elle est le symbole du pouvoir, du destin et de l’immortalité. Certaines lames, nées dans les mythes ou trempées dans l’Histoire, ont traversé les siècles pour s’ancrer dans notre mémoire collective. Voici un tour d’horizon des épées légendaires qui ont marqué le folklore européen, entre récits héroïques, malédictions et miracles.
“J’achèterai tout”, a dit l’or ; “Je prendrai tout”, a dit l’épée
Alexandre Pouchkine
Sans plus tarder tranchons dans le vif du sujet, car nous évoquerons dans ce top, les 7 épées légendaires issus des mythes européens, le continent des chevaliers de jadis.
7 – Damoclès : le rappel incessant du prix du pouvoir
L’expression « L’épée de Damoclès » fait allusion à un danger constant. Bien qu’il ne s’agit là que d’une expression, cette lame à une histoire. L’origine de cette expression vient de la parabole rapportée par Cicéron dans ses Tusculanes (45 av. J. C.)
En effet, sous la surveillance d’un nombre incroyable de gardes, Denys le célèbre tyran de Syracuse, vivait dans un château encerclé par une fosse. Tous les courtisans du tyran flattaient son ego, parmi eux le plus habile des artisans, Damoclès, qui ne cessa de flatter son souverain sur la chance qu’il avait d’être le tyran régnant sur Syracuse.
Agacé, Denys proposa à l’orfèvre de prendre sa place pour une journée. C’est ainsi qu’au beau milieu d’un festin, Damoclès leva la tête et aperçut une épée suspendue au-dessus de lui. Denys démontra ainsi que son rôle possédait deux faces : il jouissait d’un sentiment de suprématie et de puissance, mais redoutait en permanence le risque d’une mort imminente, car l’épée pouvait l’embrocher à tout moment.
6 – Dáinsleif : la malédiction immortelle du nain Dáin
Les mythes entourant cette arme de légende sont tout bonnement fascinants. En vieux norrois, Dáinsleif veut littéralement dire « l’héritage de Dáin ». En effet, dans certaines versions, cette arme a été forgée par le nain Dáin, réputé pour l’excellente facture de ses créations. Dáinsleif est une arme de toute beauté, sa lame brille d’un éclat inégalé en plus d’avoir une poignée incrustée d’or et de pierres précieuses.

Selon les récits, il s’agirait de l’épée du roi Hagen, un monarque présent dans les contes germaniques. Apparaissant dans le récit que fait Snorri Sturluson de la bataille éternelle des Hjaðningar, elle serait une épée maudite, car à chaque dégainage, elle ôte la vie d’un homme. Il est dit que sa lame ne rate jamais sa cible et les blessures qu’elles cause ne guérissent jamais.
5 – Tyrfing : la victoire fatale forgée par les nains
Dans la mythologie nordique, un nombre incroyable d’objets enchantés ont vu le jour dans la forge des nains, et Tyrfing en est le parfait exemple. Cette épée a été forgé par deux nains du nom de Durin et de Dvalinn, qui ont été contraint de la créer sous la menace du roi Svafrlami, seigneur de Gardariki, une région regroupant des états autour de Novgorod.
Les nains dotèrent Tyrfing de pouvoirs magiques, mais lui imposèrent une terrible malédiction : elle assurerait la victoire de son porteur, mais causerait aussi sa perte.

Selon la légende, Svafrlami, premier porteur, fut assassiné par un Berserk. Elle passa ensuite à Angantyr et ses onze frères, tous tués par le champion suédois Hjalmar et son frère Orvar-Odd. Et comme vous vous en doutez, Hjalmar périt ensuite, mais avant de mourir, il demanda à son frère de ramener son corps au village d’Uppsala.
4 – Joyeuse : l’épée sacrée des sacres carolingiens
L’épée Joyeuse aurait appartenu à Charlemagne. Il est dit que cette arme portait dans son pommeau de nombreuses reliques, dont la lance de Longin, célèbre artefact chrétien.
Toujours exposée au musée du Louvre, elle aurait été fabriqué à partir d’éléments de différentes époques et servit lors des sacres des rois de France depuis l’an 800. « Le sacre fait allusion à une cérémonie de couronnement religieuse qui confierait au roi le droit sacré de gouverner ». L’épée connut quelques modifications au fil du temps, la plus importante étant celle de Napoléon, qui remplaça les fleurs de lys par des lauriers.

3 – Balmung (Gram) : la lame qui terrassa Fafnir
Issue de la mythologie nordique et évoquée dans les sagas germaniques, cette épée est d’une beauté saisissante. Connue sous les noms de « Gram » ou « Adelring » (littéralement « anneau noble »), elle appartenait au héros Sigmund. Plus tard, son fils Siegfried, parfois appelé Sigurd, hérita de la lame.

Guidé par Regin, forgeron et frère adoptif, Siegfried reforgea Gram avant de l’utiliser pour abattre le dragon Fafnir. Après l’avoir tué, il dévora le cœur de la créature et s’immergea dans son sang, acquérant une quasi-immortalité : seule une feuille d’arbre, posée sur son dos pendant le bain, empêchera cette parcelle de peau de s’imprégner du sang magique, créant ainsi son point faible, à l’image du talon d’Achille.
2 – Durandal : le roc brisé et la fuite de Roland
Issue de la mythologie nordique et évoquée dans les sagas germaniques, cette épée est d’une beauté saisissante. Connue sous les noms de « Gram » ou « Adelring » (littéralement « anneau noble »), elle appartenait au héros Sigmund. Plus tard, son fils Siegfried, parfois appelé Sigurd, hérita de la lame.

Guidé par Regin, forgeron et frère adoptif, Siegfried reforgea Gram avant de l’utiliser pour abattre le dragon Fafnir. Après l’avoir tué, il dévora le cœur de la créature et s’immergea dans son sang, acquérant une quasi-immortalité : seule une feuille d’arbre, posée sur son dos pendant le bain, empêchera cette parcelle de peau de s’imprégner du sang magique, créant ainsi son point faible, à l’image du talon d’Achille.
1 – Excalibur : l’épée des Rois
Nul doute que l’épée d’Excalibur est la plus célèbre des lames dans les mythes européens et au-delà.
Artefact central de la légende arthurienne, cette épée légendaire serait dotée d’une lame pouvant trancher toute matière, tandis que son fourreau rend invulnérable quiconque le possède, impliquant de ce fait, que celui qui détient cette arme entre les mains serait tout bonnement invincible.
La version la plus célébrée raconte qu’Arthur, encore jeune et inconnu, s’affirme souverain en extirpant Excalibur d’un rocher, épreuve que nul autre n’aurait pu accomplir. Dans une autre épopée, Viviane, la Dame du Lac, fait jaillir l’épée des eaux d’Avalon, offrande céleste signant l’élection d’un roi destiné à un règne hors du commun.

À travers les siècles, Excalibur a enflammé la plume des chroniqueurs et l’imagination des troubadours, inspiré les fresques médiévales et les romans, puis transcendé les âges pour hanter les films, les animes et les jeux vidéo d’aujourd’hui. Son éclat mythique continue de résonner dans notre imaginaire collectif, promesse éternelle de bravoure et de destin.
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