Véritable phénomène, la série anime de Kimetsu no Yaiba, communément connue sous le nom de Demon Slayer, est une véritable pépite de l’animation japonaise. L’engouement qu’a connu cette série est juste incroyable, notamment grâce à une animation des plus fluides surtout dans les différentes phases de combats qui constituent clairement, l’une des raisons majeures de ce succès exemplaire.
Je peux le faire, je sais que je peux le faire. Je suis le gars qui réussit, os cassés ou pas… Quoi qu’il arrive… Je peux le faire ! Je peux me battre !
Kamado Tanjiro
Une intrigue qui gagne en profondeur au fil des saisons
Si de base l’intrigue principale parait être peu intéressante voir rudimentaire, on s’aperçoit qu’elle gagne en profondeur à travers les péripéties des différentes saisons. En effet, la sensation de déjà vu est omniprésente tout au long de l’œuvre, car pourfendre des démons parce qu’ils s’attaquent aux humains n’est pas l’idée la plus originale, loin de là.
Toutefois, le background des différents personnages vient engraisser cette intrigue principale, en l’enjolivant et lui donnant une dimension plus mature et plus aboutie. On arrive à comprendre ces personnages, qu’il s’agisse de protagonistes ou d’antagonistes. On ressent leur détresse et leur désespoir.
Tanjirou en est le parfait exemple, il cherche désespérément un moyen de conjurer la malédiction qui touche sa petite sœur, et ne peut pas se plier à la dure réalité des choses, celle qui impliquerait qu’il faudrait lui ôter la vie sous prétexte qu’elle est devenue une démone.
C’est en fait ce qui fait le charme de cette œuvre, qui la fait vibrer et lui insuffle une âme. Chacun croit dur comme fer qu’il agit selon une logique qui aurait presque une conscience et qui déciderait du destin de tous. Ainsi, un démon se doit de se nourrir de chair humaine, et les pourfendeurs se doivent d’éradiquer ces abominations. Mais ce conflit est bien plus profond qu’il n’y parait.
Les traumatismes des uns et des autres qui s’entrechoquent, les motivations de chaque personnage, font office d’assaisonnement à cette intrigue qu’on dévorerait avec plaisir, sans vraiment s’en lasser.
Des combats avec un dynamisme, une chorégraphie et une animation absolument somptueux !
Que dire des combats de cette série, si ce n’est qu’ils sont d’une beauté à couper le souffle. Ces combats sont d’autant plus intéressants avec la présence d’adversaires surpuissants qui deviennent par moment, ardus à vaincre en raison de leurs ressources qui paraissent être sans limites. Les démons sont en effet, des ennemis plus que redoutables, capables de se régénérer, de raisonner intelligemment, d’accroitre leur puissance à des proportions défiant toute logique et d’affiner leurs techniques pour surprendre les pourfendeurs. Il suffirait d’un moment d’inattention et c’est la mort assurée pour nos héros.
Le studio derrière une telle maitrise de l’animation est le génialissime Ufotable. Le film « Le train de l’infini » où le pilier de la flemme « Rengoku » se bastonne ardemment contre « Akaza » la troisième lune, un démon dont la puissance est juste incommensurable, ainsi que la saison 3 de l’anime Demon Slayer où « Tengen » le pillier du son, affronte la sixième lune qui sont en fait deux démons frère et sœur « Daki et Gyutaro », démontrent tous deux du degré de la maitrise dont jouit le studio Ufotable quant au mixage des séquences 2D et 3D.
Indéniablement, Demon Slayer est une claque visuelle absolue pendant les séquences de combats. Les animateurs de ce studio, utilisent des décors en Full CGI « Computer-Generated-Imagery » qui leurs permettent de créer des effets de ralenti absolument incroyables, c’est notamment grâce à cette maitrise technologique qu’on a des personnages qui paraissent être plus vivants que jamais, car ils ne cessent de bouger.
De plus, la différence de vitesse des mouvements, se fait grandement ressentir, et le faussé qui sépare les compétences physiques des démons de ceux des pourfendeurs prend tout son intérêt. Tout ceci renforce cette sensation d’oppression que subissent les protagonistes.
Les différentes formes de souffles et les Katana imprégnés par l’énergie solaire, sont la source de pouvoir des chasseurs de démons
Le souffle est la source principale des pouvoirs de nos héros, qu’il s’agisse de notre trio préféré « Tanjiro, Inosuke et Zenitsu » ou des neuf piliers, qui constituent la crème des chasseurs de démons.
Chaque pourfendeur dispose de moult techniques liées à la maitrise de son souffle. Cette maitrise de la respiration puise dans les pouvoirs des différents éléments de la nature, on peut distinguer plusieurs styles de souffle, celui de l’eau, de l’air, du feu, du son, de l’amour ainsi de suite. Et tous sont les dérivés du souffle originel, celui du soleil lui-même, le « Hajimari no Kokyû ».
Outre cela, ses chasseurs sont armés de Katana imprégnées par l’énergie du soleil, car ils sont fabriqués à partir d’un métal très spécial qui absorbe l’énergie de cet astre lumineux et qui constitue le seul véritable point faible des démons.
Vous l’aurez compris, nos braves chasseurs de démons doivent combattre ces monstres à la nuit tombée et se doivent donc d’avoir une arme qui soit digne de ces bretteurs hors pair. Logique lorsqu’on sait qu’un démon ne peut aucunement survivre au contact des rayons du soleil. Donc pendant la journée, ils se cachent et ne sortent qu’au coucher du soleil, d’où l’intérêt d’avoir une telle arme, les autres ne sont absolument d’aucune utilité.
Résumons un peu, nos braves sabreurs doivent combattre des démons invincibles capables de se régénérer et d’affiner leurs techniques de combats, cerise sur le gâteau, ils sont physiquement bien mais alors bien plus puissants que le plus fort des hommes.
Ces pourfendeurs doivent combattre en utilisant une maitrise du souffle qui leur est propre avec des mouvements stylés et badass, et doivent tenir la cadence contres ces démons et ne pas flancher ne serait-ce qu’une fraction de seconde, où c’est la mort assurée, le tout est accompagné d’une animation fluide et bien rythmée ainsi que d’une musique inspirée de la culture japonaise médiévale, rappelant le monde des Yokai « ces monstres du folklore japonais ».
De plus le mariage des couleurs de toutes les scènes est juste parfait, le cadrage de la caméra qui peine à suivre les personnages en pleine action, atteste de la rapidité à laquelle ils bougent. L’entrechoque des armes et les étincelles qui en émanent, sont là pour crédibiliser davantage la force avec laquelle les uns attaquent et les autres ripostent. Tout ceci, donne un résultat absolument somptueux en termes de baston, qui deviendrait presque par moment une véritable poésie combative.
Tanjiro est un héros qui ne nous laissent pas indifférents
Kimetsu No Yaiba est aussi un anime qui met en avant des personnages tous plus accrocheurs les uns que les autres. On s’attache facilement à eux de par leur backstory, leur vécu et leur destiné, qui n’est pas toujours joyeuse et qu’on découvre à nos risques et périls.
Tanjiro est ce qui résume bien cette fatalité qui s’abat sans prévenir et qui fait vibrer l’empathie en nous, nous faisons adorer un personnage de fiction tel que ce brave petit bonhomme.
Il est malgré lui impliqué dans des évènements funestes qui chambouleront sa vie à jamais. En effet, sa famille fut victime de l’attaque d’un démon, qui trucida la quasi-totalité de ses frères et sœurs ainsi que sa mère. Nezuko, sa petite sœur, fut la seule survivante de ce drame, mais elle fut toutefois victime d’un maléfice, elle devint démone à son tour.
Et alors que Tanjiro fut sauvé par « Giyu Tomioka », le pilier de l’eau de l’attaque de sa propre petite sœur qui n’avait plus toute sa tête. Il supplia son bienfaiteur d’épargner Nezuko.
Il endossa en conséquence une lourde tâche, et une quête qui parait être impossible à réaliser, parce qu’il devra trouver le démon primordial, l’être que tous les Onis et les pourfendeurs redoutent, Muzan. Car ce n’est que grâce à son sang qu’on pourrait éventuellement étudier cette transformation et espérer concocter un remède, si toutefois il en existe un.
Notre brave petit samurai devra se surpasser, plus que quiconque, et fournir des efforts faramineux, car la route qu’il a choisie est bien épineuse. Mais ce qui nous émeut nous téléspectateurs, c’est qu’il opta pour un chemin de mille souffrances pour sauver sa sœur, sa quête n’est nullement égoïste ou capricieuse. Tanjiro est un être d’une gentillesse et d’une douceur inégalées, prêt à endurer tous les supplices du monde pour protéger sa sœur ainsi que toutes les personnes chères à son cœur.
La série mérite amplement sa notoriété
Kimetsu No Yaiba est véritablement une série animée unique dans son genre. Sa formule est parfaitement adaptée à notre ère, car disposant d’une intrigue plutôt simple enrichie par des péripéties qui engraissent l’enjeu principal de cet anime. Là encore, nous retrouvons les codes du mono mythe, qui malgré le temps demeure toujours aussi attrayant. Une quête mythique impliquant un héros dans un périple digne des plus grands Shonen.
Armé de courage et de persévérance, Tanjiro devra triompher de milles épreuves plus ardues les unes que les autres. Et que serait un Shonen sans l’esprit de camaraderie, incarné par la présence de Zenitsu et d’Inosuke, qui n’hésiteront aucunement à prendre part à des combats dantesques comme dans tout bon mangas Nekketsu qui se respecte. Et puis la présence des différents maitres qui assistent nos héros dans leur périple, renforce cet esprit de fraternité entre les protagonistes.
Le tout est saupoudré d’une mise en scène absolument magistrale et d’une animation qui l’est tout autant, il faut bien l’avouer, le studio Ufotable s’est surclassé en nous offrant une pépite pareille.
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