Parfois on est tout simplement sublimé par la profondeur et la complexité psychologique d’un personnage, fusse-t-il être le diable. Hannibal Lecter en est le parfait exemple.
Le docteur Hannibal Lecter, est un homme qui frôle la perfection, ou du moins en apparence. D’une incroyable richesse culturelle, car rares sont les domaines où il n’excelle pas, c’est un individu bien mystérieux, tant bien sur le plan comportemental et sociologique que sur ses motivations au quotidien.
J’ai été interrogé par un employé du recensement. J’ai dégusté son foie avec des fèves au beurre, et un excellent chianti.
Hannibal Lecter -Le silence des agneaux-
Tel un bloc, il ne se laisse jamais trahir par son ressentit et nul ne peut cerner ses pensées les plus enfouies. Mais derrière ce parfait gentleman, se cache un être qui incarne tout le machiavélisme humain, répandant au mal de la société humaine dont il a été victime dès sa tendre enfance, par un mal plus écrasant encore, se rapprochant ainsi du diable en personne.
Le traumatisme d’une enfance
Même un être aussi infâme a connu l’enfance, et celle de notre jeune prodige a eu son lot de cruauté, suffisamment pour causer la déchéance d’un homme, le métamorphosant en une créature emplie de haine envers le genre humain.
Né en Lituanie en 1933, Hannibal fit témoin de la barbarie des troupes allemandes qui sous les ordres du Reich, semaient mort et destruction. Les parents du jeune garçon furent exécutés et devint ainsi que sa petite sœur des orphelins tentant tant bien que mal à survivre dans ce monde hostile et froid.
Après l’assassinat de leur parents, les deux enfants prirent refuge dans un chalet abandonné au beau milieu de nulle part, mais quelques jours plus tard, un évènement des plus terribles vint troubler ce court moment de répit. En effet, des Schutzmannschaften lituaniens les trouvèrent, dans ces conditions extrêmes de froid et de famine. Affamés, ces soldats à la morale douteuse, décidèrent de dévorer Mischa, la sœur cadette d’Hannibal.
Ce moment fut décisif pour la déchéance de ce jeune prodige lituanien. Il fit la promesse de se venger de ces barbares et par la même occasion, de tous ceux qu’il jugera indigne de vivre.
Hannibal grandit, s’instruit et devint un jeune homme exemplaire. Mais n’oublia jamais de prendre sa revanche sur les malotrus qui l’on traumatisé à vie. Il débuta sa traque et commit son premier meurtre en tuant Paul Momund, un déchet de la pire espèce. En tuant ce monstre, il libera par la même occasion Dame Murasaki, la femme de son oncle, de ses tourments. Il accomplira sa vengeance en traquant et en tuant ces rebuts de l’humanité. Ce fut d’ailleurs lors de cette traque qu’il s’adonnera au cannibalisme pour la première fois, en dégustant ses proies.
La naissance d’un chasseur redoutable
Un prédateur redoutable naquit, mais bien déguisé derrière le masque du parfait gentleman. Le jeune orphelin fit des études de médecine et aux yeux de la société, il était l’incarnation du parfait gentilhomme tel qu’on en voit rarement surtout avec la modernisation que connait le monde. Après avoir obtenu la nationalité française, il immigra aux Etats Unis d’Amérique pour s’y installer. Il devint par la suite un psychiatre de renom et s’intéressa avec le plus vif intérêt, à-peu-près à tout et son gout prononcé pour l’art en tout genre dépassait l’entendement.
Le docteur Hannibal était aussi un excellent cuisinier, bien qu’il ne soit qu’un amateur, les mets qu’il servait à ses invités sont un réel délice. Il prit l’habitude d’inviter des gens des hautes sphères afin de partager de sublimes repas. Le seul petit problème lors ces soirées raffinées, c’est que les gens rassemblés au tour de la table de M.Lecter, dégustaient de la chair humaines dans presque tous les plats qu’il leurs servait. Bien-évidement, les invités n’étaient nullement au courant de ce détail, qui avait son poids. On imagine bien que cela gâcherait la surprise.
Le démon manipulateur
Hannibal excellait en manipulation collective de la gente autour de lui, c’est ainsi que des années durant, il mena en bateau la police et le F.B.I qui enquêtaient sur une série de meurtres organisés par l’éventreur de Chesapeake. Sans grande surprise, il s’agissait de ce bon vieux docteur complétement fou mais avec assez de jugeotes pour leurrer tout ce petit monde.
Après des péripéties incroyablement intenses entre ce psychopathe cannibale et le brillant Will Graham. Le F.B.I, finit par le capturer, ce fut l’agent Will qui réussit cet exploit.
Lecter s’amusait à tester ses théories psychologiques complétement tordues sur bon nombre de personnes avant de les tuer et d’en dévorer une partie spécifique, qu’il choisissait lui-même, foie, rate, poumons, tout est bon à prendre, tant que ça vient de ces bétails sans cervelles à ses yeux.
Après son incarcération, le psychiatre déchu et reconnu coupable de moult horreurs, fut emprisonné sous une surveillance accrue. Lors de son incarcération, il fit la rencontre de la délicieuse Miss Clarice, une jeune prodige nouvelle recrue du F.B.I qui enquêtait sur une série de meurtre et qui avait besoin de l’aide du docteur Hannibal, qui, il faut bien l’avouer, excellait en analyse, en déduction et en recommandations.
L’éventreur des porcs au visage humain
Toujours souriant, serin, et incroyablement poli, on aurait du mal à penser qu’un tel gentilhomme pouvait être l’auteur d’une série de meurtre et d’actes de cannibalisme.
Ce personnage fascine l’imaginaire collectif, tant par son charisme, son savoir, son éloquence, son raffinement et son implication dans son rôle de docteur renommé par ses compétences hors pairs. Il semble avoir deux faces complétement opposées, d’ordinaire, on le voit sous les traits d’un homme ordinaire, impliqué et qui mène une vie sereine ne cherchant aucunement les embrouilles.
Mais en vrai, il s’avère être une dangereux fugitif mangeur de chair humaine. Ce qui est incroyable, c’est qu’on ne peut nullement le qualifié de malade mental car il a pleinement conscience de ces méfaits, il n’est pas schizophrène et ne souffre pas d’un trouble d’identité multiple. Il est tout simplement fou de chagrin et victime d’un traumatisme, que le temps n’a pas su guérir. Il en arriva à la conclusion que dans ce bas monde, toutes les vies ne sont pas égales. Et que parmi le genre humain, existe des porcs qui méritent d’être saigné à mort, avant d’être dégustés.
Probablement se demande-t-il encore pourquoi sa sœur a dû être sacrifiée et dévorée par une troupe de soldats censés protéger les civils, et non les boulotter. Pourquoi la fatalité a-t-elle fait de lui un monstre qui chasse et dévore les monstres ? Et pourquoi les faibles n’ont-ils d’autre choix que de subir les injustices imposées par les forts ?
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