Aragorn, la personnification du Courage et de la Noblesse

Fervent défenseur du bien, Aragorn est l’incarnation même de l’homme exemplaire, dénué de défauts. Apparu pour la première fois vêtu de haillons et se faisant connaître comme l’un des rôdeurs errant dans la nature, il incarnait tout ce qui définit un personnage repoussant, solitaire et intimidant. Toutefois, ceux qui feront l’effort de le connaître seront témoins de sa bonté philanthropique.

Trop longtemps tu m’as traqué. Trop longtemps je t’ai évité. Plus maintenant. Contemple l’épée d’Elendil.

Aragorn -Le seigneur des anneaux, le retour du Roi-

La solitude étant sa seule compagne, elle masque son désir de rédemption. Non pas qu’il ait commis des méfaits, mais parce qu’il porte le fardeau légué par son aïeul Isildur, qui fut jadis tenté par la noirceur de l’Unique.

Héritage d’un Destin Légendaire

Fils d’Arathorn, chef des rôdeurs du Nord, et de Gilraen, Dúnedain du Nord, Aragorn est le descendant direct d’Isildur et l’héritier de l’antique lignée des Númenóréens.
Durant une période de son enfance, il fut élevé dans l’ombre des forêts et des montagnes, dans le plus grand secret, conscient du poids de son héritage et des espoirs placés en lui. Car prédestiné à devenir le roi qui ralliera les peuples du Gondor et du Rohan, incitant les hommes à se dresser contre le mal qui ronge la terre du milieu.
Sous la tutelle d’Elrond et au contact des sages de la Terre du Milieu, il se détacha peu à peu de sa solitude pour embrasser pleinement son destin, alliant la rigueur d’un guerrier aguerri à la sensibilité d’un homme de cœur.

Notre bon roi est la définition même de l’homme humble et noble à la fois, car il se remet en question en permanence, au point où cela devient autodestructeur pour lui. Mais en même temps, cela témoigne d’une volonté sincère de s’améliorer.
Dans La Communauté de l’Anneau, il nous est d’abord présenté comme un rôdeur du Nord, un guerrier aguerri disposant de moult aptitudes, toutes aussi utiles les unes que les autres. Cette image s’estompe peu à peu au fil du récit, et l’on redécouvre un personnage prenant une place bien plus importante à mesure que l’histoire avance dans l’excellentissime trilogie Le Seigneur des Anneaux. D’un personnage lugubre, vêtu pauvrement, il évolue en un leader né.

Des aptitudes au combat hors normes

Descendant de l’illustre lignée des Númenóréens, Aragorn est un homme béni d’une longue vie. Il est l’héritier d’une prestigieuse lignée, celle des rois du royaume du Gondor, ce qui, malgré lui, lie son destin à celui de l’Anneau unique, le fléau d’Isildur, le tristement célèbre roi d’antan corrompu par l’Unique. Ainsi, notre rôdeur préféré se doit de briser cette malédiction, car tant que l’Unique subsistera, le mal demeurera aux aguets.
Pour un destin aussi incroyable, il savait dès son enfance qu’il devrait endurer des souffrances et affronter des défis plus ardus les uns que les autres. Mener des guerres n’est pas chose facile, mais gérer une armée et la mener au combat est une tâche encore plus improbable. Se voyant comme le descendant d’une famille ayant failli à sa mission de gouverner le monde des hommes, il s’était résolu à endosser le rôle de protecteur de l’humanité et voulait affronter les armées d’orques, s’il le pouvait, tout seul.

Il fut élevé un temps à Fendeval, d’où sa maîtrise hors normes de l’art de l’escrime et du tir à l’arc. Durant sa longue vie, il fut souvent entraîné dans des guerres dont il ressortait toujours vainqueur grâce à sa vigueur, son adresse et sa maîtrise de nombreuses armes.
Orques, gobelins, trolls et même Nazgûls, les spectres de l’Anneau, il affronte sans broncher toutes sortes d’ennemis et parvint toujours à triompher de ses opposants.

Un roi bon, juste et charismatique

Devenir un roi respecté et aimé par son peuple est une prouesse dont peu de monarques peuvent se vanter, car trop souvent, l’image du roi est associée à celle d’un dictateur assoiffé de pouvoir, dont l’orgueil n’a d’égal que sa fourberie. L’héritier du trône du Gondor n’est rien de tout cela. Bien au contraire, il est l’image parfaite du bon roi.
Soucieux d’apporter à son peuple sécurité et prospérité, il est toujours à la tête des armées du monde des hommes, ne reculant devant aucune obscurité, brandissant sa lame vaillamment et ne craignant aucunement la mort.

Un personnage aussi talentueux et impactant, et pourtant si humble… beaucoup trop humble pour un roi. Il reconnaît la valeur de chacun et accorde tout son respect et sa bienveillance à ceux qui le méritent, ignorant un parcours pourtant impressionnant, même au sein de sa lignée.
Leader né, il inspire les autres, leur insufflant l’espoir, même au cœur des abysses du désespoir. Son charisme est unique, il est si inspirant que même les morts d’outre-tombe lui prêtèrent serment, car il leur promit la délivrance de leur châtiment, eux qui fussent, jadis, maudits par Isildur.
Sa noblesse d’âme ravive l’espoir dans tous les cœurs, même ceux qui avaient dépéri depuis des lustres. C’est cette grandeur qui forge le charisme inimitable du roi du Gondor.

Une figure presque religieuse

La perfection n’est pas du ressort des mortels, telle est la vérité indéniable. Et pourtant, si d’aucun devait la frôler, ce serait Aragorn.
A l’image d’un prophète, Tolkien façonna ce personnage pour qu’il évoque ce que pourrait être Jésus, ou du moins pour qu’il incarne l’une de ses facettes, celle de combattre, aux côtés des hommes, le mal qui ronge le monde.
Il est très intéressant de noter la dichotomie entre Sauron et Aragorn. Tous deux rassemblent et gouvernent, mais l’un le fait par la peur, le mensonge et la manipulation, tandis que l’autre le fait par la vertu, l’humilité et l’espoir d’un avenir meilleur. Cela rappelle la lutte interminable entre le bien et le mal, présente dans toutes les religions à travers le monde. Une idée classique, mais diablement efficace.

L’honneur, le sacrifice et l’altruisme sont certainement les piliers de toute religion, car les gens se rassemblent derrière des idéologies qui viennent contrer tout ce qui peut ternir leur existence. C’est ce parallélisme que voulait instaurer Tolkien dans son œuvre, en élevant certains de ses personnages à une stature quasi-irréprochable, moralement parlant, et dans notre cas précis, l’héritier légitime de Númenor.

Conclusion

En plus d’être un roi altruiste, protecteur et profondément bon, c’est aussi un époux et un père exemplaire. Il n’a d’yeux que pour son amour de toujours, celle qui n’avait de cesse de le soutenir, Arwen, fille d’Elrond, le seigneur de Foncombe.
Son parcours nous enseigne que le véritable pouvoir ne réside pas dans la force des armes, mais dans la grandeur du cœur et la capacité à inspirer. À travers ses choix et ses sacrifices, il incarne l’idéal d’un souverain qui, tout en unissant son peuple, demeure fidèle à ses valeurs les plus humaines. Ainsi, l’héritage d’Aragorn transcende les épopées et continue de résonner comme un hymne à l’espoir, à l’amour et à la persévérance.